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Leurs noms vivent pour les générations

SPK Paris / 27.06.2024
Photo : SPK Paris
Photo : SPK Paris

Cette année, les célébrations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie revêtent un caractère international particulier et sont liées à l’anniversaire de la libération de la France. Elles ne se limitent pas au 6 juin, mais ont commencé dès le mois de mai et se poursuivront tout au long de l’année dans de nombreuses villes à travers des milliers de cérémonies civiles et d’anciens combattants.


Les célébrations centrales ont eu lieu le 6 juin sur la plage d’Omaha à Saint-Laurent-sur-Mer. Les dirigeants d’une trentaine de pays se sont rendus à Omaha Beach, le site du débarquement des troupes alliées, pour commémorer ensemble le 80e anniversaire des événements. Environ 200 vétérans, principalement américains et britanniques, ont participé aux célébrations. Parmi les dirigeants présents, on comptait le président polonais Andrzej Duda, le président américain Joe Biden, le président ukrainien Volodymyr Zelenski, et le premier ministre canadien Justin Trudeau. Parmi les monarques présents figuraient le roi Charles III du Royaume-Uni et son fils le prince William, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas, le roi Philippe des Belges et la reine Margrethe II du Danemark.

Le président français, Emmanuel Macron, lors d’un discours au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, a évoqué “la grandeur d’une Nation prête à mourir sur un sol étranger pour une cause qui était aussi la sienne”.

Le 6 juin 1944, le Jour J, est le premier jour de l’opération Overlord, au cours de laquelle les Alliés occidentaux des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de la Pologne et d’autres pays ont gagné des têtes de pont dans la France occupée et ont établi un deuxième front en Europe. Plus de 150 000 soldats américains, britanniques, canadiens et polonais ont envahi la France et renversé le cours de la Seconde Guerre mondiale. Cinq têtes de pont ont été établies sur des plages portant les noms de code Utah, Omaha, Golg, Juno et Sword.

Le débarquement en Normandie a mobilisé 175 000 soldats alliés, soutenus par près de 7 000 navires et plus de 11 500 avions. Douze mille soldats sont morts. Et NOUS, LES POLONAIS, nous y étions aussi.

Pendant cette période exceptionnelle, la Fédération des Association d’Anciens Combattants, Résistants et Mutilés de Guerre Polonais en France – FPOO,  a préparé un programme de commémoration d’une semaine sur les lieux où les Polonais ont combattu en mer, dans les airs, sur terre et où ils reposent dans de nombreux cimetières.

Dans le texte qui suit, je me concentrerai exclusivement sur les cérémonies auxquelles j’ai assisté avec la délégation du SPK Paris.
Donc, comme chaque année, Hermanville et Plumetot.

A Hermanville-sur-Mer, des navires polonais ont couvert le débarquement, notamment le croiseur ORP DRAGON, les destroyers ORP BŁYSKAWICA et ORP PIORUN, ainsi que les porte-avions d’escorte ORP KUJAWIAK et ORP ŚLĄZAK. La mission du DRAGON était d’attaquer les batteries côtières de l’ennemi et de briser la 21e division blindée allemande. Il réussit à détruire plusieurs chars dans la région de Vierville.  Malheureusement, une torpille consuma le Dragon et les dégâts furent si importants que le navire coula et 37 membres d’équipage périrent.

Hermanville, photo : SPK Paris

Hermanville, photo : SPK Paris

Des paquebots polonais comme le MS BATORY et le MS SOBIESKI transportent des soldats et tandis que les SS ,,Chorzow’’, SS ,,Katowice’’, SS ,,Kmicic’’, SS ,,Poznan’’ transportent des armes et du matériel.

Après 5 ans de travail intensif et l’implication personnelle du Dr Thierry BERTIN, une plaque commémorative des marins polonais a été dévoilée en 2019 à côté du monument du marin norvégien LE MATELOT (inauguré en 2004), commémorant 34 marins du destroyer coulé SVENNER, qui protégait les navires avec des soldats lors du débarquement d’Hermanville.

Les aviateurs polonais étaient également présents dans le ciel normand. Les opérations ont été couvertes par les aviateurs polonais de la 131e escadre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée de l’air polonaise comptait 15 escadrilles, représentant 19400 aviateurs.

photo : SPK Paris

photo : SPK Paris

photo : SPK Paris

À Plumetot, en 2019, grâce à M. Richard Kornicki, fils d’aviateur, et à l’aide des autorités locales françaises, un monument (architecte Alexander Smaga) a été inauguré en mémoire des trois escadrilles de combat polonaises 302, 308 et 317. A la périphérie de Plumetot en 1944, un aérodrome militaire B10 a fonctionné dans les champs du 3 août au 8 septembre 1944, d’où nos aviateurs ont défendu le sol français. La 131e escadre polonaise, volant sur Spitfire MK.IX avec les escadrons 302 “Ville de Poznan”, 308 “Ville de Cracovie” et 317 “Ville de Vilnius”, couvrit le débarquement des troupes alliées. Ce furent les premières unités de l’armée de l’air polonaise à disposer d’une base en France. À la fin de la guerre, quelque 19 000 aviateurs et membres du personnel au sol polonais combattirent aux côtés de la RAF, fournissant 15 escadrons polonais pour soutenir l’effort à l’Ouest.

Pendant des années, l’histoire est restée silencieuse et même les habitants locaux pensaient que les aviateurs héroïques étaient anglais. La Pologne n’existait pas, et les pilotes polonais étaient subordonnés aux forces britanniques et portaient des uniformes britanniques. L’action de  Richard Kornicki a permis de faire connaître la vérité.

Cette année, en raison du grand nombre de cérémonies, le programme des célébrations a été modifié.

Le 5 juin 2024, une cérémonie polonaise a eu lieu à Hermanville-sur-Mer. La cérémonie était présidée par maire Pierre Schmidt.  L’Ambassade était représentée par le Colonel Artur Kuler, le SPK Paris par le Président Stanisław Jeż, et la Fédération FPOOdes par Damian Polkotycki. Des drapeaux polonais ont été honorablement présentés par les collègues Zbigniew Adamek, Hubert Michałowski et Stanisław Rzeszutko, ainsi que des bannières françaises. Nous étions accompagnés d’une délégation polonaise avec deux bannières du Comité Katyń avec  Andrzej Melak et de l’Association des Lanciers Tadeusz Kościuszko de Chicago avec Edward Cyran.

Le 6 juin à Hermanville, nous avons eu l’honneur d’assister à la cérémonie nationale norvégienne avec le roi Harald V et Haakon, prince héritier de Norvège. C’est en effet le 6 juin que le destroyer norvégien Svenner a été coulé et que 34 marins ont perdu la vie. Une cérémonie grandiose a été organisée, avec la participation du Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store, Ambassadeur Niels Engelschion, Attaché  militaire capitaine Christine Reinboth, du Ministre français de la Défense Sébastien Lecornu, de l’armée, d’un orchestre, de jeunes scouts spécialement arrivés en France et de nombreux Norvégiens.

Après les discours officiels et le dépôt de fleurs, tout le monde s’est rendu sur la plage pour une séance de photos, y compris le Roi Harald qui a montré une proximité naturelle avec ses sujets.

Nous avons ensuite visité les cimetières voisins ; à Beny-sur-Mer, le cimetière canadien, magnifique où plusieurs noms typiquement polonais sont inscrits. A Douvre-la-Délivrance, dans le cimetière britannique, la tombe du marin polonais Grzestak (août 1944). Dans la basilique, un tableau de Notre-Dame de Czestochowa, magnifique et probablement vieux de plusieurs siècles, offert par une famille polonaise.

photo : SPK Paris

Andrzej Dembinski après les recherches dans les archives de la Mairie Douvre-la-Delivrance a trouvé dans le cimetière voisin de Saint-Rémi, la tombe bien entretenue d’un pilote polonais, le caporal Jan Leśniewicz, décédé en mission spéciale le 12 avril 1943, et celle d’un pilote néo-zélandais, le sergent Thomas W.J. Denholm décédé le 13 avril 1943. Pour décorer modestement la tombe du héros, nous avons réussi à acheter des roses et un ruban blanc-rouge, en inscrivant  « Combattants Polonais – SPK Paris ».

photo : SPK Paris

Nous n’avons pas non plus oublié les soldats du général Stanisław Maczek et avons fait une modeste visite à Courseulles-sur-Mer, où sur la plage se trouve une plaque commémorative du débarquement de la 1ère division blindée polonaise en juillet 1944. Ce lieu historique attire les compatriotes et, en peu de temps, nous avons été rejoints par des groupes et des individus venus de Pologne pour commémorer le 80e anniversaire du débarquement en Normandie.

photo : SPK Paris

7 juin 2024, Plumetot

Un magnifique hommage a été rendu aux aviateurs polonais qui ont défendu le ciel lors du débarquement il y a 80 ans. De belles décorations partout, de nombreux drapeaux polonais et anglais, ainsi que de nombreux habitants, des drapeaux français, une délégation anglaise, et des Polonais du pays étaient présents. Anne-Marie MARIE, le maire, était habillée en rouge et blanc.  Toute la ville et les maisons des habitants ont été décoré avec drapeaux blanc rouge polonais. La solennité du moment, ainsi que le grand enthousiasme et la joie de cette rencontre émouvante, étaient palpables. L’Ambassade de Pologne était représentée par l’Ambassadeur Jan Emeryk Rosciszewski et l’attaché militaire Artur Miskiewicz. Les porte-drapeaux du SPK Paris étaient Zbigniew Adamek, Andrzej et Maria Dembiński.

Les célébrations ont commencé par une messe en l’église Saint-Samson. Pendant l’office, le drapeau du SPK Paris était présente, ainsi que la bannière de Sokol, quatre drapeaux d’anciens combattants français et une bannière de Pologne, de Tczew, d’une organisation qui cultive les traditions des marins polonais. La plus grande attraction a été l’apparition de plusieurs voitures militaires anciennes, une sorte de ,,gazik’’ avec des drapeaux polonais et un grand groupe de Polonais, de passionnés, de collectionneurs en habits militaires d’époque. Ils sont venus directement de Monte Cassino et ont donné une atmosphère unique aux célébrations.

Les invités d’honneur étaient des Polonais d’Angleterre, à savoir Richard Kostecki, l’initiateur du monument, Alexander Smaga, l’architecte et le concepteur du monument, et sa charmante épouse Cathy, une chanteuse à la voix magnifique et une patriote engagée.

Les discours commémoratifs ont été prononcés par Mme la Maire, Anne-Marie MARIE, l’Ambassadeur Jan Emeryk Rościszewski, et Richard Kostecki. Ils ont tous souligné l’héroïsme et le courage de ces jeunes héros polonais qui, après avoir perdu leur patrie, ont gardé espoir et se sont battus en terre étrangère.

Andrzej et Maria Dembiński ont remis à la Maire Plumetot Madame Anne-Marie MARIE le Médaille Historique de Fraternité d’Armes Franco-Polonais.

Le maire d’Hermanville-sur-mer, Pierre SCHMIT, et le maire de Plumetot, Anne Marie MARIE, ont été honorés par le SPK Paris de la Médaille Foch-Poniatowski de l’Amitié et de la Fraternité franco-polonaise pour leur engagement en faveur de la mémoire de l’héroïsme du Soldat polonais en France.

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Plumetot, photo : SPK Paris

Avec l’aimable autorisation de Mme Anne-Marie MARIE, Maire de Plumetot, nous publions ci-dessous son discours prononcé le 7 juin 2024.
Madame… Monsieur…
(Selon l’ordre protocolaire et les titres/statuts des uns et des autres)

Cette commémoration du 80ème anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie se déroule à un moment où nos certitudes se fragilisent. Hier, nous disions « Plus jamais cela ». Aujourd’hui, la guerre frappe à nouveau aux portes de l’Europe, en Palestine mais aussi dans la Corne de l’Afrique, pour ne citer que les conflits les plus connus. L’homme est-il redevenu à ce point stupide pour qu’il puisse croire que la guerre puisse être un bien pour l’homme ? La première guerre mondiale puis la seconde guerre auraient dû nous suffire pour comprendre le prix des larmes.

Malheureusement, il n’en est rien. C’est pourquoi, nous pouvons comprendre que nos jeunes désespèrent de l’Homme et finissent par se replier sur eux-mêmes ne cherchant leur bonheur que dans un plaisir immédiat, oubliant d’exercer dans les urnes leur devoir de citoyen.

Heureusement, aujourd’hui, nous ne faisons pas mémoire de la guerre, ni de la lâcheté consistant à vouloir imposer, par une violence absurde et injuste, la force comme un droit de domination du plus faible. Heureusement, aujourd’hui, nous nous souvenons du courage de toutes ces jeunes femmes, de tous ces jeunes hommes qui ont risqué leur vie pour que chaque personne retrouve sa dignité que confère la liberté.

En Normandie nous parlons souvent du rôle des Américains, des Britanniques, des Canadiens. A Plumetot nous savons tout ce que nous devons à l’engagement des Polonais. Six millions de citoyens polonais sont morts entre 1939 et 1945 lors de déportations, d’exécutions sommaires, de la famine organisée volontairement par la force nazie. Malgré cela, c’est forte d’un effectif de plus de 16 000 hommes, de centaines de chars que la 1ère DB polonaise débarque en Normandie. Dans le même temps Varsovie, ville martyr, entre en insurrection pour retrouver sa liberté. Nous ne le redirons jamais assez : c’est grâce à l’engagement de nos frères polonais que la résistance des nazis est vaincue au niveau de la poche de Falaise, tout près de Caen ; ce qui a contribué à faire du débarquement en Normandie un véritable succès et a ouvert la voie à la libération de toute l’Europe.

Vous, qui représentez aujourd’hui le peuple polonais, vous savez mieux que quiconque ce qu’a pu subir votre pays. Vous connaissez sa volonté d’affirmer sa liberté contre vents et marées défendant la liberté des autres pour mieux retrouver la force de la vôtre. Il existe réellement une véritable noblesse d’âme, un sens du sacrifice, jusqu’à la mort s’il le faut, témoignant ainsi d’un amour de la liberté dont le cœur est la bonté. Seule une femme libre, seul un homme libre peuvent être témoins de la bonté qui fait de nous des êtres humains. Pour donner sa vie pour les autres, il faut, en effet, faire preuve de beaucoup de bonté et considérer chacune, chacun comme sa sœur, son frère en humanité.

A Plumetot, juste à la sortie de notre village, se trouve un champs tantôt couvert d’épis de blés, tantôt de brins de lin. Il ressemble à tous les champs qui nous environnent. Pourtant, il a accueilli deux pistes avancées d’aviation dès le mois de juin 1944. L’ALG B-10 a servi de base à la Royal Air Force et à trois escadrons polonais. De cet aérodrome si singulier a décollé le Spitfire BM 597, piloté par Fransciszek KORNICKI, commandant polonais de l’escadrille 317, pour participer à la bataille de Normandie.

En 2019 il était normal que Plumetot inaugure un monument en mémoire des pilotes polonais. En ce jour du 7 juin 2024 nous continuons à vous rendre hommage en l’honneur de votre volonté de vivre en homme libre et de votre combat pour la liberté de tous. De fait, notre liberté n’existe qu’à la mesure de la liberté des autres.

Puisse nos jeunes se souvenir que la liberté est fragile, qu’elle doit être protégée non dans le repliement sur soi mais, au contraire, dans l’ouverture aux autres, dans le partage d’une liberté qui ne peut être qu’un bien commun, trésor le plus précieux que nous avons et dont nous sommes tous responsables.

Merci de votre présence aujourd’hui à Plumetot pour nous le rappeler.
Anne- Marie MARIE, le Maire de Plumetot

 

“LEURS NOMS VIVENT POUR LES GÉNÉRATIONS”
Inscription sur un cimetière canadien à Beny-sur-Mer

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