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Les Polonais à Notre-Dame

Maia / 28.05.2019
Pixabay
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Ils sont là, depuis si longtemps, avec leur histoire. Le monument de Jean-Paul II se dresse à l’extérieur de l’église, juste au niveau de la flèche qui est tombée récemment. Il semble veiller…


Deux jours avant l’incendie, je suis venue y chercher la plaque commémorative dédiée au roi Henri de Valois. Hélas, je ne l’ai pas trouvée. Peut-être est-elle aujourd’hui détruite puisqu’elle devait se trouver à côté du maître-autel. J’ai aperçu en revanche à cet endroit deux plaques de marbre fixées aux piliers, consacrées à la visite du Pape Jean-Paul II, en mai 1980. Il y a célébré la messe. Sa question-exhortation ne perd toujours rien de son actualité : « France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »

Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, portret autorstwa Nadara – między 1876 a 1884 / Wikimedia Commos

Le problème complexe de la reconstruction de Notre-Dame s’impose d’urgence. Trouverons-nous un architecte de génie tel que Viollet-le-Duc  qui a mené des travaux de restauration au XIXe siècle ? Qui se souvient de son proche collaborateur, Lucjan Wygnanowski ?

Mais les pieds de Polonais avaient foulé le parvis beaucoup plus tôt, déjà au XVI siècle. Nous sommes, le 10 septembre 1573. Le nouveau roi de Pologne, Henri de Valois, arrive à Notre-Dame entouré de la cour française et des députés polonais. Le moment est important : il va prêter serment, Pacta Conventa, qui l’obligera à respecter ses promesses concernant les affaires étrangères, les impôts, la dette publique. Chose paradoxale, partout en Europe la monarchie devient forte sauf en Pologne où les nobles contrôlent le roi, ont le droit de critiquer sa politique à chaque assemblée de la Diète. Certes, ce sont eux qui l’ont choisi malgré de nombreuses objections mais les avantages ne sont pas minces. On ferme les yeux sur ses égarements politiques, sur sa participation à la Nuit de la Saint-Barthélemy, les répressions sanglantes contre les protestants. La cour de Wawel à Cracovie est scandalisée de plus par ses goûts vestimentaires – perles et dentelles -, par son penchant pour les hommes. Tout cela doit passer inaperçu devant les profits venant de l’alliance éternelle entre France et Pologne, la promesse d’obtenir quatre mille hommes armés et les équipements de la flotte sur Baltique contre les Russes. Les Français, pour la première fois, tournent leur regard vers ce pays lointain et exotique qu’est la Pologne. Mais le cœur et les intérêts du roi sont ailleurs. Henri de Valois ne reste pas fidèle longtemps à la République des Deux Nations. (Rappelons qu’à l’époque la Pologne était liée au Grand-duché de Lituanie.) Son frère, Charles IX meurt, le trône se libère. Henri de Valois quitte le château de Wawel sous un déguisement, la nuit. Les Polonais le poursuivent jusqu’à la frontière, le saisissent. Le roi promet de rentrer. Il ne tient pas sa promesse. Un an plus tard, il est couronné roi de France sous le nom d’Henri III. Curieusement, il ne renoncera jamais à son titre de roi de Pologne et gardera un valet polonais, un luthiste, Jacques le Polonais. Ecoutera-t-il ses ballades durant de longues soirées d’hiver en songeant à ce beau pays qu’il a trahi ?

Ah, je comprends sa nostalgie ! Allez chercher sur Internet des extraits de cette musique, formidablement illustrés par des images de salles du château de Wawel. On y imagine les danses de la Renaissance sous le plafond à caissons, des bougies aux lustres, les murs décorés de somptueuses tapisseries…

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