Le film: Faustine, apôtre de la miséricorde
Cercueil avec les reliques de St. Faustina Kowalska à Cracovie-Łagiewniki, Autorstwa Higroskopijny - Praca własna, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21499501
Sur les écrans est sorti, pour le week-end de Pentecôte, le film intitulé « Faustine, apôtre de la miséricorde », de Michal Kondrat, un docu-fiction sur la vie de Sœur Maria Faustyna Kowalska, béatifiée par le Pape Saint Jean Paul II le 30 Avril 2000.
Le film mêle fiction, scènes historiques, et témoignages relatant les différents aspects prophétiques de la vie de Sainte Faustine et de son œuvre, bien après sa mort.
Il relate l’itinéraire spirituel d’Helena Kowalska, devenue Sœur Marie Fautstyna lors de son entrée au couvent Notre-Dame de la Miséricorde à Plock, en Pologne, puis son accompagnement par son confesseur, le père Michal Sopocko, vers lequel elle se tourne suite à une révélation divine, pour mettre en œuvre la vision reçue du Christ et son message. Le récit se poursuit après sa mort, avec les atrocités de la deuxième guerre mondiale, le nazisme, la survie des différents protagonistes résistants confrontés aux persécutions, puis le combat mené pour développer l’œuvre de la religieuse, combat qui semble échouer puisque le Vatican interdit ce culte jusqu’en 1978. Le père Sopocko ne verra pas de son vivant la levée de l’interdiction qui pesait sur la dévotion à la Miséricorde, et il est mort rejeté et persuadé d’avoir échoué.
L’interdiction fut levée par un compatriote de Faustine, Karol Wojtyla, futur Pape Jean Paul II, qui relança la dévotion à la divine Miséricorde et institua le premier dimanche après Pâques, la fête de la Divine Miséricorde, instituée depuis lors dans l’Eglise Universelle. Le Pape Benoit XVI déclara le père Soposko bienheureux en 2008.
Sœur Faustine reçut des visions du Christ, centrées sur l’annonce de la Miséricorde divine. Jésus lui apparaît glorifié, le 22 Février 1931, dans sa cellule du couvent de Plock. Il lui montre son cœur d’une main, d’où sortent deux rayons, pâle et rouge. Il lui demande de peindre cette vision avec la mention « Jésus, j’ai confiance en Toi », puis déclare qu’il « désire que cette image soit vénérée, d’abord dans la chapelle et ensuite partout dans le monde ». Il promet que « l’âme qui vénérera cette image ne périra pas ».
Le récit est touchant parce qu’il met en vis-à-vis trois des principaux protagonistes dans une dimension très humaine : le père Sopocko, très bien incarné par l’acteur Maciej Malysa, qui fait preuve d’une grande prudence voire d’une forme de brutalité lorsque la jeune religieuse lui parle de ses « visions » et lui dit qu’il a été choisi par Dieu pour l’aider à diffuser la vision reçue. Il lui demande d’abord d’aller voir un psychiatre ! Et dès qu’il est rassuré, il s’engage totalement à soutenir cette œuvre, dont il pressent le caractère visionnaire. Le peintre choisi, lui aussi, est pétri de contradictions : en effet, Eugenius Kazimirowski appartient à la franc-maçonnerie…mais néanmoins il accepte de peindre cette toile, et de la retoucher à de multiples reprises parce que Sœur Faustine n’est jamais satisfaite du résultat…finalement, il y parvient, mais le récit nous raconte la tragédie vécue par cet homme : convaincu d’être Judas, il peint son autoportrait en se représentant sous les traits du renégat, et se suicide peu après en se pendant, comme Judas…
La dernière protagoniste est la Sœur Faustyna : déterminée, pure, droite, imprégnée de conviction et d’abandon à la Providence, elle a fait le pari du oui. En cela, elle est admirable, parce qu’elle ne se laisse pas démonter par les mises en cause sur sa santé mentale. Elle poursuit son œuvre jusqu’au bout, sans faillir. Mais elle meurt à 33 ans avant d’avoir vu l’amorce du début d’une éclosion concernant son œuvre. On ne peut pas dire qu’elle ait fait ça pour sa propre gloire. Elle consigne tout sur un Journal qui sera redécouvert bien plus tard.
Le film, dans sa deuxième partie, est particulièrement touchant parce qu’il montre le combat spirituel vécu par le père Sopocko au moment de la guerre et après, pour diffuser la vision de Sœur Faustine – qu’il ne parvint pas non plus à propager.
Mais l’œuvre se poursuit cependant. Une petite communauté finit par émerger, communauté de 6 sœurs, anticipée très explicitement par Sœur Faustine, jusque dans les moindres détails. D’autres anecdotes saisissantes racontées jusqu’à la fin du film permettent de mesurer qu’un dessin providentiel était réellement à l’œuvre dans cette vision de la Divine Miséricorde.
Une image nous vient à l’esprit pour résumer ce film : c’est celle de la parabole du grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit.
C’est bien ce qui s’est passé en effet : ni Sainte Faustine, ni le père Sopocko n’ont cueilli les fruits de ce qu’ils avaient semé.
Au-delà d’aspects un peu inégaux dans le doublage des acteurs, de la longueur excessive de certaines séquences ou quelques dialogues un peu pauvres, on retient donc surtout le fil conducteur de ce récit, qui se découvre peu à peu : c’est le fil spirituel. La leçon de la vie de Sainte Faustine n’est visible qu’après avoir vu le film dans son intégralité : la façon dont la Providence agit malgré les obstacles, l’émiettement et la succession d’évènements apparemment non reliés entre eux par une quelconque logique, malgré les défauts des hommes et leur vulnérabilité. Et cela est réellement une splendeur et nous amène tout droit à la contemplation et l’action de grâce.
Le Pape François lui-même a repris dans sa catéchèse du dimanche de Pentecôte cet appel pressant à devenir des « apôtres de la Miséricorde ». C’est dire si le message de Sainte Faustine continue de retentir de façon prophétique dans l’Eglise Universelle.
Source : tysol.fr
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