Athlètes polonais à l’émigration : Dariusz Michalczewski
Dariusz Michalczewski (2008), fot. Autorstwa Sławek - here, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4817059
La carrière de boxeur professionnel de Dariusz Michalczewski a commencé en Allemagne de l’Ouest. « Tiger » – de son surnom sportif – est parti pour l’Allemagne de l’Ouest avec l’équipe polonaise au printemps 1988 et a décidé de ne pas retourner dans le pays. Il a obtenu la nationalité allemande et l’Association polonaise de boxe l’a disqualifié à vie…
Il est né en 1968 à Gdańsk. Il arrive pour la première fois aux cours de boxe en compagnie de son oncle – Józef Baranowski – qui était entraîneur de cette discipline. Dariusz avait alors 12 ans. Après plusieurs années d’entraînement dans le club Stoczniowiec Gdańsk, les premiers succès significatifs sont arrivés : le championnat polonais des poids welters juniors et, un an plus tard, le championnat polonais des jeunes mi-moyens. En 1986, il remporte une médaille de bronze aux Championnats d’Europe juniors à Copenhague et après ce succès, qui prend désormais une dimension internationale, il décide de s’installer à Słupsk. Là, il a commencé à s’entraîner dans le club Czarni et sous ses couleurs, il est devenu le champion senior de Pologne dans la catégorie des poids moyens légers en 1987.
Il obtient la nationalité allemande trois mois seulement après son arrivée en Allemagne. La procédure accélérée est possible grâce à son grand-père qui était allemand. Il poursuit avec succès sa carrière au Bayer Leverkusen, où l’entraîneur est Fritz Zdunek. Sous sa direction, il réussit à remporter le championnat allemand et même une médaille d’or au championnat d’Europe des poids mi-lourds en 1991. Michalczewski devient rapidement une star dans le pays de nos voisins occidentaux et fait une belle carrière.
Bientôt, il commence à se produire en tant que boxeur pro et reste invaincu pendant douze ans ! Il détient le titre mondial des mi-lourds pendant neuf ans. Au total, il remporte 48 combats et ne subit que deux défaites. L’une de ses victoires les plus importantes a lieu en 1997 contre l’Américain Virgil Hill, après laquelle il devient le champion des organisations WBA et IBF. En septembre 2002, il défend sa ceinture de championnat WBO à Brunswick en battant le Jamaïcain Richard Hall. C’est alors qu’il apparaît pour la première fois sur le ring professionnel dans les couleurs rouge et blanc, et l’organisation WBO l’annonce comme le « champion de tous les temps ».
Pour Michalczewski, l’opportunité de représenter à nouveau notre pays est extrêmement importante. Il se rend compte que faire une belle carrière lui a permis de rester à l’Ouest à la fin de la République populaire de Pologne, mais comme il l’a dit : « C’est une affaire claire et tout le monde le sait. Mais le plus important c’est que je sois de retour. Je ne connais aucun athlète exceptionnel qui ferait la même chose. C’est pour moi la plus grande réussite, car beaucoup ont fui et peu sont revenus. Et ce premier combat, quand ils ont joué l’hymne polonais… En fait, je ne me souviens de rien de cette soirée. Rien! Une expérience incroyablement formidable. »
Un an plus tard, il subit sa première défaite professionnelle à Hambourg, s’inclinant aux points face au Mexicain Gonzalez. Même si son rival fuyait les coups de Michalczewski à la fin du combat, les juges ne l’ont pas déclaré vainqueur à l’unanimité. En 2005, dans un combat pour le championnat du monde WBA des mi-lourds, il perd tôt (le combat est arrêté au 6e round) face au Français Fabrice Tiozzo. Après sa deuxième défaite, il annonce sa retraite sportive.
À la fin de sa carrière, il fonde la fondation « Egalité des Chances », qui soutient des sections de boxe dans de nombreuses villes polonaises et finance des bourses pour des jeunes talentueux. En 2006, le conseil municipal de Gdańsk lui décerne la médaille Prince Mściwoj II « pour avoir combiné efficacement les succès sportifs avec des activités pour le bien de la ville ». Quelques années plus tard, il soutient la campagne contre l’homophobie. Il n’a jamais regretté sa décision d’aller en Allemagne de l’Ouest. Dans une interview, il a clairement expliqué ce qui l’aurait attendu en Pologne : « Je continuerais à boxer en première ou en deuxième division jusqu’à la fermeture du club. Ensuite, j’irais travailler dans un chantier naval ou voler des voitures. De quoi parle-t-on !? C’est difficile de dire ce que j’étais censé faire. J’ai obtenu mon diplôme d’école professionnelle en tant que menuisier et tapissier, je n’avais aucune idée du métier car j’étais sorti des ateliers de l’école pour suivre une formation. Il n’y a rien à dire ! C’est uniquement parce que je suis parti que tant de gens ont pu profiter de mes succès. »
Krzysztof Szujecki
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